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Plutôt vomir que faillir

Certes, le 29 avril, c'est dans longtemps, mais c'est bien simple : toutes les autres dates avant (Paris, Cergy-Pontoise, Asnières, Pantin) sont complètes... et à raison ! Plutôt vomir que faillir nous a cueillies et nous souhaitions absolument vous recommander ce spectacle dont le thème principal est l'adolescence, dans toutes ses interrogations et ses bouleversements. Ici, on parle des premières fois trop tôt et trop tard, des boutons sur le front, des poils partout et nulle part, des seins qui poussent trop et pas assez, de l’apprentissage de son corps, de la communication impossible avec la famille, du silence, du coming out, des jets de pensée, jets d’émotions, du rejet de tout. Porté par 4 comédien.ne.s incroyablement doué.e.s et attachant.e.s, Plutôt vomir que faillir réussit la prouesse délicate d'être à la fois très atypique (dans un univers de cantine et de nourriture propre à la metteuse en scène) et très équilibré dans les moyens utilisés. Par exemple, l'utilisation du téléphone est juste et innovante (nier le smartphone dans un spectacle autour de l'adolescence aurait été un manque) sans aucunement parasiter ou desservir la théâtralité de la performance, bien au contraire. Il en va de même pour la vidéo, la participation du public, l'alternance poésie/non-jeu etc... Un spectacle frais, humain, attachant, intelligent où le fond rejoint la forme, où la jeunesse parle d'elle-même plus qu'on ne parle d'elle. En plus les places sont à 5€ pour tout le monde, encore une autre raison d'aller le découvrir (avec ou sans ados) !

🎙️ Jeunesse au micro

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Hamlet

Si parfois certaines reprises contemporaines de classiques sont des fours, d'autres sont très réussies ! C'est le cas pour cette mise en scène de Hamlet par Christiane Jatahy, qui place la tragédie shakespearienne dans l'appartement aisé de la famille royale danoise. Hamlet, prince du Danemark et interprété par Clotilde Hesme, est torturé par la mort de son père. En effet, le spectre de ce dernier le visite et lui demande de le venger : il n'est pas mort par accident comme tout le monde le prétend mais a été assassiné par son frère, le nouveau roi et nouveau mari de sa femme, la mère d'Hamlet. Par des choix de mise en scène originaux et pertinents, Christiane Jatahy, a su rapprocher de nous le drame shakesperien. Les scènes extérieures sont généralement prises en charge avec de la vidéo, subtile et bien intégrée, ce qui devient rare dans le théâtre actuel. La grande qualité de jeu des acteur.rice.s nous plonge de manière très intimiste dans les problématiques des personnages. Je n'ai par exemple jamais aussi bien senti la folie et la crise intérieure d'Hamlet que dans cette interprétation. Un ensemble très solide qui nous fait vivement recommander cette adaptation contemporaine. Seul bémol à noter : si la quasi totalité du spectacle permet aux néophytes de comprendre l'histoire sans ne l'avoir jamais lue, la fin se complexifie et une connaissance de la pièce devient essentielle pour saisir les choix de la metteuse en scène sans rester perplexe. À savoir donc pour profiter pleinement !

Dilemme intérieur

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