Une famille traverse ce qui semble évoquer la guerre d’Algérie. Mais quelle famille ! Une mère, son fils idiot et la bru « la plus laide du pays d’à côté et de tous les pays d’alentour » errent de larcins minables en sublimes traîtrises, tandis qu’autour d’eux la révolution s’organise. Colons et colonisés, civils et militaires, magistrats et prostituées : quelque cent dix personnages défilent. Ici, pas de paravents mais un grand escalier blanc, scène de vie, de guerre et de mort que les seize comédiens vont gravir et descendre, en jouant et dansant, jusqu'à la chute finale. Dans ce drame insolent et grotesque où les extrêmes se touchent, nous assistons crescendo à l’explosion des frontières entre l’ordure et la grâce, l’illusion et la réalité, les vivants et les morts, pour finir dans un grand éclat de rire face à la vanité du monde. Un théâtre de la décadence, décrit comme "un grand geste poétique d'une beauté absolue" par les critiques, auquel nous avons hâte d'assister !
Une reco de Margaux